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fiche de lecture

Carine-Laure Desguin a chroniqué pour actutv le roman de Rubenia Timmerman "Légende indienne"

Publié le par christine brunet /aloys

LEGENDE INDIENNE, Rubenia Timmermans, Chloé des Lys, 2021, ISBN 978-2-39018-174-3

 

Elisa, jeune femme d'une trentaine d'années, pleine de charme et de bien d'autres atouts, mène une vie banale entre son boulot (elle est assistant au département marketing et communication d'une société de cosmétiques), ses copines et ses aventures amoureuses. Justement, depuis peu, elle redevient un coeur à prendre. Tout cela ne sort pas de l'ordinaire et je le croyais moi aussi mais c'est là que le destin intervient. Elisa rencontre par hasard le beau Joachim. Encore rien de spectaculaire me direz-vous. Stop. A partir de cet instant, l'ordinaire se métamorphose (et retenez bien ce mot) en un mystérieux extraordinaire. Les voyages successifs aux quatre coins de la planète de son beau ténébreux intriguent Elisa.Tout comme son refus que celle-ci attende un enfant de lui. Pourquoi donc? Et pourquoi Joachim sursaute-t-il lorsqu'Elisa lui dit que sa nouvelle collègue s'appelle Amarante? Et pourquoi Elisa a-t-elle l'impression que quelqu'un la talonne de cette façon dans la rue? Elisa se pisse dessus lorsqu'elle voit Amarante, oui, Amarante, sa nouvelle collègue, là, juste devant elle, mais chuuut, je ne peux en dire plus. Et c'est là qu'un homme blond tire sur la belle Amarante et transporte Elisa jusque chez lui. Il s'appelle Theron et comment se fait-il qu'il connaisse tout ou presque d'Elisa? Et pourquoi lui annonce-t-il sans la ménager que Joachim qu'il semble très bien connaître lui aussi est un… mais là aussi chuuut? Theron enfonce alors le clou en racontant à Elisa qui est vraiment Joachim et son rapport avec les Fenris, les descendants de Fenrir, un dieu nordique qui intégra un corps humain...  A présent je me dois de ne plus rien révéler car de toute façon, vs ne me croiriez pas. C'est bien trop fort pour nous, humains! Elisa est prise dans ce tourbillon fantastique et elle aussi sera ballotée du nord au sud et du sud au nord afin de percer tous ces mystères et surtout retrouver son grand amour, le beau Joachim. Vous qui aimez les belles histoires d'amour parsemées de fantastique, ces 266 pages sont pour vous. Nous attendons la suite car hum hum qui est vraiment le père de ... et quel sang coulera dans ces veines-là ...mais je n'en dis pas plus. Ce deuxième livre de Rubenia Timmermans est une réussite, il trouvera ses lecteurs qui tout comme moi imploreront une suite fantastique et bien griffée pour cette légende indienne. 

 

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com

 

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Carine-Laure Desguin a chroniqué le nouveau roman de Rolande Michel "L'envers du miroir"

Publié le par christine brunet /aloys

L’envers du miroir, Rolande Michel, Chloé des Lys, 2021, ISBN 978-2-39018-162-0

Page 79 : Sarah est la seule qui lui ait fait perdre la tête. Serait-ce donc ça, l’amour ? 

Une histoire banale, pourrait-on penser, celle d’une rencontre entre deux jeunes gens, Marc et Sarah. Marc est un jeune ingénieur issu d’un milieu bourgeois tournaisien. Et dans ce milieu-là, les erreurs, on les répare, on les assume. On ne divorce pas. Marc a tout pour plaire et il multiplie les aventures. 

Sarah est vendeuse dans une librairie de la ville. Elle est jeune et très jolie. Elle habite dans le tournaisis, dans un petit village où les cancans vont bon train, où tout se sait de tout le monde, où les voisins lèvent leur rideau lorsqu’une voiture s’arrête devant chez vous. 

Marc rencontre Sarah. Ils tombent amoureux l’un de l’autre. Et très vite, c’est la dégringolade. C’est cet enfer quotidien que Rolande Michel nous décrit. Et l’on éprouve de l’empathie pour Marc. Pour Sarah aussi. On se dit qu’il va se passer quelque chose, que Marc ne va pas supporter longtemps « tout ça », la jalousie de Sarah, son désintérêt pour ses activités professionnelles, son manque de culture, ses fautes d’orthographe. Oui en effet, il se passe quelque chose. 

Lors de la lecture de ces 290 pages, les images d’un film se sont infiltrées en moi, celles du Chat de Pierre Granier-Deferre, l’adaptation au cinéma du roman de Georges Simenon. C’est dire.  Car pour décrire le quotidien d’un couple qui ne s’aime pas, il faut être une grande écrivaine. Il faut les mots, oui, bien sûr. Mais il faut plus que cela, il faut pouvoir se glisser dans la peau de l’un et de l’autre, dans les familles de l’un et de l’autre. Décrire ces milieux si différents mais si attachants, aussi. Car malgré ces différences abyssales d’éducation, les parents de Marc ont accepté Sarah et ceux de Sarah ont accepté Marc. Aucune fausse note donc pour Rolande Michel. Les vingt années d’enfer de la vie de ce couple qui vit non pas en couple mais l’un à côté de l’autre et j’irai jusqu’à ajouter ce couple qui vit chacun dans en sens contraire à l’autre, ces vingt années donc, je vous invite à les lire. Et j’espère que tout comme moi, vous n’en sortirez pas intact.

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com

 

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Le blog "Des plumes à la lumières" a chroniqué le roman de Rubenia Timmerman "Légende indienne"

Publié le par christine brunet /aloys

https://desplumesalalumiere.blogspot.com/2021/07/legende-indienne-rubenia-timmerman.html?m=1&fbclid=IwAR35qg5zlKwnZGI_zR3udsxkl7lMEC-qUFr0AOz0-snZqXnva3tKOWh57Dw

https://desplumesalalumiere.blogspot.com/2021/07/legende-indienne-rubenia-timmerman.html?m=1&fbclid=IwAR35qg5zlKwnZGI_zR3udsxkl7lMEC-qUFr0AOz0-snZqXnva3tKOWh57Dw

 

 
Comme ces derniers temps j'ai lu énormément de thrillers, j'ai voulu replonger dans mon genre de prédilection : le fantastique. Je suis tombée sur Légende indienne et son résumé énigmatique m'a attirée. Le voici :
 
"Le quotidien ordinaire, voire banal, d’Elisa est bouleversé lorsqu’elle rencontre Joachim. Leur histoire d’amour est parfaite, jusqu’au jour où il disparaît entouré de secrets aussi anciens que l’humanité. Dans le but de le retrouver, Elisa se lance dans un chassé-croisé aux quatre coins de l’Europe. Elle sera prise en étau entre mystères, danger mortel et son cœur qui balance. Survivra-t-elle à l’épreuve du feu ?"
 
Ce synopsis annonçait un peu de romance en plus du fantastique. Je ne lis pas vraiment d'histoires d'amour en général mais là je me suis dit "pourquoi pas", et puis le coté surnaturel avait l'air prédominant. Après lecture, je dirais que les deux genres prennent autant de place dans le récit.
 
 

    Les personnages :

 
Il y a 4 personnages principaux dans Légende indienne : Elisa, Amarante, Joachim et Theron. Ils sont plutôt bien développés. Ils apparaissent progressivement au fil des pages, ce qui permet de bien comprendre et assimiler leur caractère, j'ai apprécié ce point. De plus je n'ai jamais confondu deux personnages (vous savez si vous avez lu ma chronique de Sleeping Beauties que ma mémoire des noms n'est pas très bonne).
 
J'ai trouvé Elisa très attachante. Au début du roman on est immergé dans sa vie et on ressent vraiment ses émotions car c'est une personne assez sensible et fragile. C'est le personnage central, et c'est elle que j'ai préférée.
 
La seconde femme, Amarante, m'a paru moins sympathique dès le début. Elle est moins présente que les autres personnages mais remplit parfaitement son rôle (je ne vous en dit pas plus afin de ne pas vous spoiler 😏).
 
J'ai eu un peu de mal à cerner Joachim au départ. Je pense que c'était l'effet recherché car on ne sait pas vraiment s'il est du côté des gentils ou des méchants lors de son début de relation avec Elisa. 
C'est un personnage présenté comme riche et presque parfait, et je pense que cela m'a empêchée de m'y attacher. En effet il n'est pas "classique" comme l'est Elisa mais paraît plus inaccessible. En avançant un peu dans le roman j'ai compris sa vraie nature et je l'ai apprécié de plus en plus.
 
J'ai eu un peu le même sentiment envers Theron : ne pas vraiment savoir si on pouvait lui faire confiance ou non. Maintenant que j'ai terminé la lecture de Légende indienne je le sais, mais je ne vous le dirai pas 😉. 
 
J'ai apprécié le fait que l'auteure me fasse changer d'avis au sujet de plusieurs personnages : je ne veux pas trop vous en dire pour ne pas gâcher votre lecture mais ici tout n'est pas aussi simple que "les gentils sont gentils et les méchants sont méchants".
 
 

    L'intrigue :

 
Le début du roman n'est pas très riche en actions. Il permet de bien poser le cadre et les personnages. Certains y verront peut-être quelques longueurs mais pour ma part j'aime cette façon de faire. Au moins tout est clair, on sait qui sont les protagonistes et quelles sont leurs vies. J'avais justement reproché ce manque d'informations sur la vie du tueur lors de ma dernière lecture. Dans Légende indienne j'ai pu me mettre dans la peau d'Elisa grâce à la présentation détaillée de son quotidien.
 
Ensuite le suspense augmente progressivement tout au long du roman. L'intrigue devient de plus en plus énigmatique et est très bien menée. Tout s'enchaîne sans non plus aller trop vite. J'avoue que j'ai parfois eu du mal à lâcher le livre. J'avais toujours envie de connaître la suite.
 
L'aspect fantastique n'est présent que dans la deuxième moitié de Légende indienne, quand le rythme du récit augmente. Cela ne m'a pas vraiment dérangée car j'ai trouvé la première partie, qui présente les rencontres entre les différents personnages, tout aussi intéressante.
 
 

    Le style :

 
J'ai bien aimé la plume de Rubenia Timmerman (son site d'auteur ici). Son écriture est fluide et se lit très bien. Pour preuve j'ai lu ce roman assez rapidement.
 
Je n'ai pas repéré d'incohérences et l'enchaînement des péripéties est bien mené. 
 
Le seul reproche que je ferai est l'absence de chapitres. Légende indienne est seulement découpé en 4 grandes parties puis en paragraphes. Je préfère m'arrêter entre deux chapitres, quand une action vient de se terminer et avant qu'une autre ne commence. Là on ne sait jamais si on peut lire un paragraphe de plus ou si celui-ci va nous embarquer dans un suspense de plusieurs pages.
 
 

    Le dénouement :

 
J'ai eu un peu peur d'être déçue. Je m'explique : je voyais les numéros de pages avancer rapidement et se rapprocher de la fin mais l'action stagnait, il ne se passait pas grand chose de nouveau. J'avais plein de questionnements sans réponse. Même si j'apprécie de temps en temps une fin ouverte bien construite, je voulais ici connaître le sort d'Elisa et Joachim.
Puis, soudain tout s'est accéléré. La fin est assez rapide mais elle m'a tenue en haleine. Impossible de poser le roman tant les dernières pages sont intenses. Je n'ai pas été déçue.
 
J'ai eu les réponses à certaines interrogations mais pas à toutes. Le dénouement est assez ouvert. 
Je verrai bien une suite pour connaître l'avenir des personnages principaux. En tout cas si un deuxième tome paraît un jour je le lirai sans aucun doute !
 
 

    Conclusion :

 
Légende indienne est un roman qui mêle astucieusement romance et fantastique. Les personnages sont très bien construits et on apprend progressivement à les connaitre. L'auteure arrive à faire varier notre ressenti envers chacun au fil des pages.
L'intrigue fait monter le suspense crescendo. J'ai apprécié le dénouement qui est lui assez rapide et reste un peu ouvert. Peut-être une suite ? L'avenir nous le dira.

Publié dans Fiche de lecture

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Brigitte Hanappe a lu "Zones d'ombre" de Micheline Boland

Publié le par christine brunet /aloys

« Zones d’ombre », un recueil de 26 nouvelles, édité chez Chloé des Lys, attendait dans ma bibliothèque que je prenne le temps de le lire. Habituellement, les courts récits me tentent moins que les histoires qui durent car j’aime les rebondissements qui m’emmènent dans un long voyage semblable à un film.

Micheline Boland a su cependant capter de suite mon attention car elle raconte des situations que l’on pourrait vivre soi-même et on éprouve très vite les ressentis de ses différents personnages.

Au départ, ces personnes n’ont peut-être rien d’extraordinaire mais justement, ce qui peut sembler banal ne l’est pas car ce sont des gens que l’on croise tous les jours. Le lecteur partage très vite les émotions de ces héros. Leurs pensées, leurs  interrogations, leurs joies, leurs peines, leurs qualités comme leurs défauts deviennent les nôtres. On ne peut aussi que se projeter dans le décor.

Les textes sont variés : certains mettent en scène des animaux ou des objets avec beaucoup d’originalité. D’autres nous plongent dans notre cadre de vie actuel et d’autres nous renvoient dans une époque passée.

Bref, l’auteure manie les mots avec dextérité pour nous faire comprendre combien l’âme humaine est parfois simple et parfois tellement compliquée. 

 

Brigitte Hanappe

Auteure de : - Le flou du miroir

                     - Pour un petit secret

                     - Regards et nuances !

 

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Philippe Dester est l'invité de notre blog pour une chronique de son dernier roman "Sous le champ de nuages blancs" signée Séverine Baaziz

Publié le par christine brunet /aloys

 
 

 

UN AGREABLE MOMENT DE LECTURE !
Voici la suite d'un premier roman que j'avais déjà pris plaisir à lire.
L'histoire d'un adolescent qui, ayant perdu la vie dans un accident, devient ange gardien. A force de missions rondement menées, il gravit les échelons de l’échelle de la spiritualité.
Dans ce second opus, il est question d’une toute dernière mission. Comme à son habitude, la Voix ne lui en dit pas plus, mais il se pourrait bien que le final ait de quoi réjouir l’adolescent. Enfin, c'est ce que le lecteur se plaît à imaginer...
Ce roman n'a pas pour seule thématique l'au-delà, bien au contraire. Même si elle participe à l’envie d’en savoir plus, c’est l'ancrage dans le réel qui m'a le plus touchée. La difficulté sociale. L'inégalité des chances. La rancœur. Dans un entrelacs de destins, écrit avec beaucoup de fluidité, Philippe Dester met en scène un habile hommage à l'altruisme.
En filigrane, aussi, un bel éloge de la lecture, à l'image du blog de l'auteur abreuvé de sa propre passion pour la Littérature (phildes.canalblog.com).
 
Séverine Baaziz

 

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Philippe Desterbecq a lu "Le testament" d'Emmanuel Serdet

Publié le par christine brunet /aloys

 

Qui est Emmanuel Serdet? 

Quelqu'un de discret en tout cas, car je n'ai trouvé aucun renseignement sur lui à part ceux qui sont repris sur la 4e de couverture de son livre : 

- originaire des Vosges

- passionné par l'histoire des religions

C'est tout ! 

Moi, j'ajouterais : un érudit si j'en juge par la qualité de son récit et par le vocabulaire employé ! 

Sa passion pour l'histoire des religions, il l'a fait passer dans son livre "Le testament". Ecrit comme un roman pour faciliter, sans doute, sa lecture par tout un chacun, ce livre regorge d'informations historiques sur les religions, sur la philosophie, sur la vie en général. 

Sans du tout imposer ses convictions, le lecteur peut facilement les deviner. 

Ce livre est un peu conçu comme la série "... raconté à ma fille". Ici un grand-père luthier parle à son petit-fils tout en lui montrant les ficelles du métier. Leurs tête-à-tête sont des occasions d'explorer l'histoire de l'humanité, de parler de philosophie, de religions, du christianisme, du judaïsme, des mythes originels sumériens et égyptiens, des légendes grecques, de la religion musulmane, sans oublier la civilisation des Mayas, les Templiers, la Franc-Maçonnerie et j'en passe. 

Un très bon bouquin à lire quand on est bien reposé tant il est dense et demande réflexion. 

Il est bon de prévoir un dictionnaire à ses côtés tant le vocabulaire est précis et peu usité. 

Quelques extraits pour vous mettre l'eau à la bouche : 

" - Le plus étonnant, c'est le pouvoir de prédiction de Jésus dans les Evangiles. Il annonce par avance la destruction du Temple et de Jérusalem, la résurrection au bout de 3 jours, comme si moi je te prédisais la guerre de 39-45 et le tiercé de dimanche dernier!

- Ah ! Je comprends ! Tu crois qu'on fait raconter à Jésus dans les Evangiles, en fait, ce qui s'est déjà passé?"

 

"-Matthieu a repris une des prophéties d'Isaïe dans laquelle le Seigneur annonce la mise au monde du Fils Emmanuel par "une jeune fille pubère", c'est-à-dire la naissance de ce fameux Fils prodige.

- Et alors? Ça me parait normal jusque-là. Et je ne vois pas le rapport avec la virginité de Marie. 

- Eh bien Matthieu, en traduisant le mot hébreu "ha'almah" désignant "la jeune fille pubère" par le thème grec "parthenos" qui signifie "vierge consacrée à la divinité" comme Athéna, par exemple, fera de la mère de Jésus la Sainte Vierge ! "

Un livre extrêmement bien documenté, simplifié pour le commun des lecteurs même si le vocabulaire est quelque peu châtié ! A lire absolument pour se sentir un peu moins bête...

 

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Carine-Laure Desguin a lu les deux ouvrages de Pascale Gillet-B "Aiguillages" et "Le salon de coiffure"

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

Je viens de lire les deux premiers romans de Pascale Gillet-B. Et j’attends bien sûr le troisième avec impatience. Les points communs entre les deux livres ? Tout d’abord les couvertures, des illustrations aux traits précis, élégants, et qui collent très bien aux deux récits. Deux illustrations signées Pierre Hermesse qui confèrent déjà à l’œuvre de Pascale Gillet-B une unité affirmée. Une unité qui se retrouve aussi entre les lignes de ces deux livres. Mais là, je m’interdis de trop en dire. 

Le premier roman, Aiguillage, est de loin un hymne à l’Amour, celui d’une mère pour son fils car l’autrice l’annonce dès le début, chaque personnage de ce livre porte en lui une ressemblance physique ou un trait de caractère de Mathias, le fils de Pascale Gillet-B, un fils disparu tragiquement voici quelques années. Aiguillage, un roman qui nous entraîne tantôt en France, tantôt en Belgique. On apprécie les descriptions des paysages, un ancrage certain à la terre et l’on devine à travers tout ça cet amour de la nature que devait porter en lui Mathias. Et les personnages ? Les deux figures centrales sont Marguerite et Jonas. Marguerite vit en France, elle a trois frères aînés qui la protègeront toujours et qui seront chacun à leur façon un père attentif pour son fils Jacques, né d’une rencontre d’un soir. Jonas, lui, vit en Belgique. C’est un jeune homme qui a difficile de se reconstruire. Il a vécu une rupture sentimentale assez pénible et aussi un évènement tragique dont les images sanglantes lui reviennent sans cesse en mémoire. Entre chaque épisode d’un moment de la vie de Jonas et de celle de Marguerite, un interlude inattendu mais qui appuie le récit. 

Ce livre n’est pas un livre triste, non. On cherche entre les lignes de chaque page « quelque chose » de Mathias et le lecteur reconstruit un puzzle, suppose des faits, semble les comprendre, et au fil de la lecture s’aperçoit qu’il aime lui aussi ce garçon trop tôt disparu et qu’il le connaît un peu mieux, à présent… Ce serait selon moi le livre de la renaissance, ou tout au moins de la continuité, celle d’une vie trop tôt écourtée mais qui subsiste à exister à travers ce livre. À un certain moment, on cherche l’intersection, le recoupement. Car entre Jonas et Marguerite il y a bien, devine-t-on, un lien. Alors on tourne les pages car on se dit, le voilà ce lien. Eh bien non. On se trompe. La vérité est ailleurs et cette vérité est très très belle. Bien sûr que ce livre est bien écrit, les mots sont choisis, mesurés, tout quoi. Mais Aiguillage est un livre plus grand que tous les mots réunis et c’est là que les cinq lettres du mot magie prennent tout leur sens. 

Et comme je suis une lectrice insatiable et surtout curieuse, j’ai enchaîné de suite avec la lecture du Salon de coiffure car déjà le titre du livre m’intriguait vraiment. Et je le dis d’emblée de jeu, je déteste les salons de coiffure. 

Mais celui-là, alors celui-là… Car on comprendra tout au long de la lecture que ce salon de coiffure a vécu une fonction très spécifique lors de la guerre 40-45. Il ne fut pas uniquement un espace de jeu pour Charles et Richard, les deux amis qui, bien tard dans leur vie découvrent le secret qui les relie l’un à l’autre. Car dans ce livre-là aussi le lecteur cherchera ce qui relie les deux amis. Une amitié de toute une vie puisque Charles et Richard se sont connus dès l’enfance. Le récit commence bien plus tard. Charles vient de perdre sa mère et découvre des feuillets que celle-ci (la coiffeuse) a écrit. À la période même où Richard et sa mère entretiennent de longues conversations. L’une et l’autre famille ont vécu la guerre de façon tout à fait différente puisque l’une et l’autre était on peut le dire dans des camps tout à fait opposés. Ce que révèlent les deux femmes sont des témoignages que j’ai relus plusieurs fois et j’imagine dès lors tout le travail de recherche de Pascale Gillet-B. Des faits précis sont décrits et très détaillés, ces faits-là sont criants de vérité. Page 53 nous lisons les mots réquisitionner, occupation, rationnement, collabo. Alors vous comprendrez de quoi il s’agit et ce qu’ont vécu Charles et Richard auprès de leurs parents qui chacun à leur façon ont mené une mission qu’ils pensaient juste. Mais alors, ce secret ? 

Tout le talent de Pascale Gillet-B se situe là, écrire un récit passionnant et amener le lecteur vers une issue qu’il n’aura pas devinée. Le salon de coiffure, un livre important à mettre dans toutes les mains et particulièrement dans celles de nos adolescents. 

 

Aiguillage, roman, Pascale Gillet-B, Editions Chloé des Lys, 2015,

ISBN 978-2-87459-869-2

Le salon de coiffure, roman, Pascale Gillet-B, Editions Chloé des Lys, 2019,

ISBN 978-2-39018-108-8

 

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com

 

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Carine-Laure Desguin en invitée d'Aloys avec la chronique de Denis Billamboz pour sa note de La lune éclaboussée, meurtres à Maubeuge. 

Publié le par christine brunet /aloys

 

Merci à Denis Billamboz pour sa note concernant La lune éclaboussée, meurtres à Maubeuge. 

Lien vers le blog de Denis Billamboz:

http://mesimpressionsdelecture.unblog.fr/2020/05/27/la-lune-eclaboussee-meurtres-a-maubeuge-carine-laure-desguins/

 

« Les derniers livres de la bibliothèque personnelle de Michel Garnier attendent un acquéreur. Invitation à tous. Olivier Garnier ». Jenny, une fan de cet auteur à succès de romans policiers, vedette de Maubeuge, principale célébrité vivante jusqu’à que son corps soit trouvé sans vie dans sa cuisine. Jenny, jeune africaine professeur de physique chimie, veut acheter ces livres, elle veut sentir dans ses mains les ouvrages touchés par l’auteur qu’elle admire et qu’elle aime. Comme elle n’est pas arrivée assez tôt elle n’a pu acheter que trois cartons de livres, elle trouve à sa grande surprise dans l’un des livres qu’elle a sorti, un ticket de caisse sur lequel est écrit : « Ma vie est en danger. On veut ma mort. Tout mon sang est d’encre ».

Jenny est convaincue que Michel Garnier n’est pas décédé de mort naturelle mais qu’il a été assassiné et elle veut savoir par qui et comment ? Pour cela, elle appelle ses deux protecteurs, Tonton et Tontaine, les deux amis de son père qui veillent sur elle, avec vigilance et bienveillance, depuis que ses deux parents sont décédés dans un accident de la circulation routière. Ils croient qu’elle se fait un film que son amour secret pour l’écrivain l’aveugle mais ils finissent par accepter de mener l’enquête. Ils la croient d’autant plus que de nouveaux meurtres endeuillent la ville mettent la police sur les dents, notamment la chère cousine de Jenny qui l’a violée alors qu’elle n’était encore qu’une enfant.

La situation ce tend e plus en plus et Jenny est impliquée dans l’affaire, les mails qu’elle a échangés avec l’écrivain intriguent la police et pas que la police. Le fameux ticket de caisse est aussi un indice très recherché par d’autres personnes impliquées de près dans l’affaire. Carine-Laure noue une intrigue bien ficelée où les héros ne sont pas tous stéréotypés, la policière n’est claire, les petits jeunes ne sont peut-être pas des voyous, les drogués ne le sont pas forcément, certains personnages sont fort mystérieux. Jenny elle-même n’est pas une oie blanche ni même, considérant ses origines, une oie noire. Elle se laisse porter par les événements pour, au bon moment, porter l’estocade en laissant les autres avec leurs convictions.

En bonne Carolorégienne, l’auteure connait bien Maubeuge, « là où la plupart des gens ne voient qu’une ville du Nord pleine de grisaille et de poussières, désertées de ses sidérurgies et autres industries ». Comme Simenon a planté de nombreuses intrigues dans des petites villes de province : Concarneau, La Rochelle, …, Carine-Laure, elle aussi, a choisi de d’installer son intrigue dans une petite ville un peu endormie où tout le monde se connaît et s’observe.

Un bon polar qui pourrait éventuellement appeler une suite, la matière est suffisante et le dénouement laisse quelques portes entrouvertes pour y glisser des événements ou des indices qui pourraient éventuellement faire rebondir l’enquête et provoquer la naissance d’un nouveau polar. Alors, Carine-Laure, vite un petit paquet de « bêtises à la pomme verte » et en route pour la suite des aventures de jenny.

 

Pour commander le livre via le site de l'éditeur, Lys Bleu éditions:

https://www.lysbleueditions.com/produit/la-lune-eclaboussee-meurtres-a-maubeuge/ 

 

Un peu plus sur le roman:

http://carineldesguin.canalblog.com/pages/la-lune-eclaboussee--meurtres-a-maubeuge-de-carine-laure-desguin--editions-du-lys-bleu/38144794.html

                                               

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Brigitte Hanappe a chroniqué "Toffee" d'Edmée de Xhavée

Publié le par christine brunet /aloys

 

Deux histoires dans un seul livre !

J’ai beaucoup apprécié l’élégance des phrases et des mots utilisés par l’auteure, Edmée de Xhavée: les descriptions appuyées de multiples détails dans le décor ou les personnages m’ont permis d’être spectatrice à part entière de l’intrigue. Une spectatrice anonyme et invisible, évidemment ! Mais avec l’étrange impression de m’être planquée discrètement dans les pages afin de visionner en douce chaque scène.

Deux histoires d’amour que personnellement je qualifierais de tragique. Premier amour intense pour Toffee, une jeune fille au surnom tout fondant mais tellement excessive et déterminée. Une histoire d’amour exclusif de soi-même pour l’autre qui ne pense qu’à s’approprier son propre bonheur en étant la preferida, la préférée de tous.

J’ai lu avec beaucoup de plaisir « Toffee » et j’ai adoré « la Préférida » alors que j’en ai détesté de suite l’héroïne. Cette femme me fait penser à une nouvelle espèce d’arachnide chez qui la cupidité et le bien-être personnel sont les seuls objectifs de son existence. Une araignée manipulatrice qui tisse sa toile autour de l’homme qu’elle a choisi : un homme qui se croit aimé et choyé mais qui, en fait, n’est qu’un pauvre insecte paralysé. Et dans sa toile, elle arrive même à engluer tout son entourage.

Bref, le genre de personnage qu’il vaut mieux éviter de faire rentrer dans son cercle familial.

 

Brigitte Hanappe

 

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Carine-Laure Desguin en invitée avec la chronique de lecture d'Edmée de Xhavée pour "La lune éclaboussée"

Publié le par christine brunet /aloys

 

J’ai lu La lune éclaboussée, meurtres à Maubeuge, de Carine-Laure Desguin (Edmée De Xhavée)

 

La couverture nous montre un Maubeuge By Night des plus paisibles, éclairé par une lune voilée des plus tendres. Sur les trottoirs, les reflets des enseignes dessinent des lignes et des courbes de toutes sortes, des fleurs fluos, des océans d’espoir et de bons sentiments.

Et pourtant…

Je vous présente donc une jolie fille basanée et désirable, au nom joli de Jenny. Jenny rêve d’écrire, d’être publiée, de se réveiller avec la trame idéale pour un succès, et admire de tous ses élans Michel Garnier, l’auteur de référence, beau, séducteur, dont les livres se suivent et meublent les vitrines des grandes librairies. Sera-t-elle la seconde personnalité de plume à Maubeuge ? Peut-elle vraiment consacrer du temps à imaginer cette joie ? Arrivera-t-elle à l’approcher, voire s’en faire conseiller ?

Que tout ça se met bien en place, pas vrai ?

Et pourtant !

La lune sera bien éclaboussée de sang, de crimes, de scandales, de mystères, de contre mystères. La vie de Jenny, que nous livrent les mots de l’auteur, s’éclabousse elle aussi d’évènements insolites, brutaux, de rencontres envahissantes ou protectrices. Tonton et Tontaine oh combien dévoué ;  Fils Pourri (oui, Jenny rebaptise pas mal de monde, et sans eau bénite…) pas bien appétissant et accompagné d’une blondasse que Jenny n’hésite pas à cataloguer dans le rayon pouffiasse, se pardonnant bien volontiers cette impétuosité puisque lancer des petites piques, ça délasse, ça rend légère, toute légère ; une gouvernante mêle-tout (qui aide un peu au démêlage malgré tout) ; une cousine commissaire, la très ignoble et vilaine Deux points grand D ; Un amant bien plaisant aussi, oui, on n’imagine pas Jenny sourde aux joies de l’amour. Elle ne l’est pas. Des rancoeurs, des remords, des vices, des complots. Et Jenny qui ne cesse de chercher la vérité car ce qui va éclabousser ainsi sa vie, c’est la mort suspecte du beau Michel Garnier, son auteur tant aimé. Entre elle et lui, elle le sait, il y avait quelque chose de naissant, et c’est l’embryon de ce lien qui la guide vers la solution.

Carine-Laure se remarque toujours par un don certain pour décrire les scènes et les rendre visuelles, nous offrir le décor exact, les ambiances non repeintes, et les relents, les voix, les instants non censurés, le langage non tamisé. Tendresse, amour, sournoiserie, espoirs, férocité, tout s’y trouve à son tour, logique et inattendu. 

Un meurtre, c’est salissant, tout comme les vices. C’est plein de couleurs et d’émotions violentes. Ça fait mal, et pourtant, si notre Jenny est éclaboussée, ça ne fait pas souche chez elle : elle restera la jolie et fraiche coquine impertinente du début, avec quelque chose en plus, mais ça… au lecteur de s’en réjouir avec elle.

 

Edmée de Xhavée

 

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